Vous savez il y a des films qu'on
apprécie davantage quand on tourne notre cerveau à off. Il y a
aussi des films qui sont si ridicules qu'il est impossible de le
faire et dont la stupidité limite dangereusement notre capacité à
écouter ce film sans en rire et/ou s'endormir. Face/Off fait partie
de la deuxième catégorie. L'histoire est bien simple, après un
gros combat un méchant est dans le coma, mais il avait placé une
bombe dans la ville qui risque d'exploser sous peu. Un gentil
policier va donc se faire transplanter le visage du méchant (on va
carrément arracher le visage du méchant et le « coller »
sur le gentil) pour interroger le frère du bandit et savoir ou ils
ont caché la bombe. Tout à coup, cauchemar! Le méchant se réveille
sans visage, va appeler le scientifique qui a fait l'opération pour
le policier et se faire coller l'autre visage sur le sien. Après il
va évidemment effacer toute trace du scientifique et même du chef
de police noir nommé Tito (moment émouvant).
John Woo est généralement vu comme un
auteur, dans le sens de film d'auteur. Pourtant, c'est un cinéaste
oriental avec une touche fortement « américaine »,
bourré de symbolisme assez basique (du genre des colombes dans une
église, les opposant dos à dos face à une vitre qui tirent dans le
miroir...), d'explosion et de violence exagérée. Ici la violence
n'est non pas exagérée comme un film gore asiatique le serait, soit
de façon surréaliste et ironique, mais comme un gros film
hollywoodien débile, soit pour combler un spectateur plus intéresser
par le goût de son pop-corn que par le film. Les critiques
américaines adorent John Woo et ont aussi adoré ce film (moyenne de
7.9/10 sur 63 critiques sur Rottentomatoes). Personnellement, j'ai
toujours eu de la difficulté à accrocher même à ses gros
classiques (Hard-Boiled et The Killer).
Peut-être n'ai-je jamais perçu la
sensibilité derrière la brutalité ou je ne sais quoi.
Personnellement je trouve que ce film est une grosse série de
clichés, filmé avec soin, mais sans une grande recherche
esthétique. Les images sont parfois belles, mais tout est trop
évident. Le film n'est pas beau en soi, n'apporte rien, ne porte
aucun message et ne fait qu'engendrer l'éternelle dichotomie
bon/méchant. Toutes les situations classiques auxquelles vous pouvez
vous attendre après avoir lu le résumé de l'histoire se retrouvent
dans ce film, je ne vous parlerai même pas de sa fin, vous la
devinerez vous-même.
Je m'insurge simplement du succès qu'a
eu Face/Off, autant au niveau critique qu'au Box Office. C'est un
film sans âmes et si on enlève la présence des acteurs connus (qui
pourtant on fait un long séjour dans la série B) je vois mal
comment ce film aurait même pu se tailler une place au cinéma.
Personnellement je préfère un film avec de gros défauts évident
qui ne se prend pas au sérieux, mais qui tente au moins d'apporter
une réflexion. Ici, on ne veut que donner de la viande aux amateurs
de films d'action, les gaver comme dans un gros buffet de scène
d'action impossible, ultra-exagéré tout en faisant de beaux
ralentit sur les grosses explosions. En gros, c'est le guide
« Comment faire un film de série B pour les nuls ».
Bon, je me suis assez défoulé! Le
budget élevé et le talent de John Woo (toujours plus grand qu'un
Michael Bay par exemple) font en sorte que ce film n'est pas un échec
total. Personnellement j'aime bien John Travolta et Nicholas Cage
aussi. Je ne vous recommande tout de même pas ce film.
Note : 2/5
2 commentaires:
Ce sont des colombes et pas des cigognes... D'accord avec ta cote et ta critique
Ok je vais corriger ça, vive l'ornithologie ;)
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